FRANCE BLEU GIRONDE – Un nouveau label de « Responsabilité Sociétale des Entreprises » 13 entreprises viticoles du Bordelais – Bastien MUNCH


FRANCE BLEU GIRONDE – Un nouveau label de « Responsabilité Sociétale des Entreprises » 13 entreprises viticoles du Bordelais –  Bastien MUNCH
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Par Bastien Munch, France Bleu Gironde

Le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux vient de mettre en place un nouveau label, baptisé « Bordeaux Cultivons Demain » et basé sur la stratégie RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise) des vignobles du Bordelais. Treize premières exploitations ont été labellisées ce mardi.

Treize premières entreprises viticoles ont été labellisées "Bordeaux Cultivons Demain" par le CIVB.
Treize premières entreprises viticoles ont été labellisées « Bordeaux Cultivons Demain » par le CIVB. – CIVB

Les viticulteurs du Bordelais veulent montrer qu’ils s’engagent pour l’avenir. Treize châteaux ont été labellisés « Bordeaux Cultivons Demain » mardi 7 décembre, au Palais des Congrès. C’est un nouveau label créé par le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) qui récompense les exploitations impliquées dans une stratégie RSE, responsabilité sociétale des entreprises. Cela concerne notamment la préservation de l’environnement ou la prise en compte de la pénibilité au travail. Toute entreprise, peu importe sa taille, peut candidater à ce nouveau label, qui est composé de trois niveaux d’engagement.

« Le niveau 1 est un niveau facile à atteindre, et c’est volontaire », explique Marie-Catherine Dufour, directrice du service technique du CIVB. « On veut que demain, la responsabilité sociétale de l’entreprise fasse partie de la culture de la filière des vins de Bordeaux ». Le niveau 2 du label devrait permettre aux entreprises de « valoriser la labellisation sur le produit, on y réfléchit », continue la directrice. « Donc c’est déjà une vraie motivation pour passer du niveau 1 au niveau 2. Et puis on est aussi en train de réfléchir à un club un peu plus fermé d’entreprises qui auraient atteint le niveau 3, elles seront certainement des ambassadeurs privilégiés des vins de Bordeaux. »

Il faudra trouver des leviers de motivation pour que les entreprises grimpent les niveaux. – Marie-Catherine Dufour, directrice du service technique du CIVB

À propos de ce nouveau label, Marie-Catherine Dufour réfute toute qualification de « greenwashing », ce procédé pour se donner une image faussement écologique, car selon elle les critères seront évolutifs en fonction des contraintes à l’avenir. « Donc finalement, quelqu’un qui aujourd’hui a un très bon niveau sera de nouveau challengé demain, parce qu’on aura des indicateurs différents. En fonction de nos ambitions, on leur demandera des choses différentes », assure la directrice du service technique du CIVB.

Des exploitations déjà engagées

Parmi ces treize premières entreprises labellisées, beaucoup n’ont pas attendu cette certification pour réfléchir à de nouvelles formes d’engagement. Depuis deux ans, Anne Biscaye, du château Lapelletrie, en AOC Saint-Émilion, réduit par exemple ses pesticides grâce à des chauves-souris« Petit à petit, on a modifié nos pratiques agricoles pour que les chauves-souris se sentent le mieux possible, à la maison », explique-t-elle. « Et donc naturellement, avec ces prédateurs, on aura moins besoin de traiter les cultures. »

Ce nouveau label a aussi permis d’accélérer certains projets. Le château Lagrange, à Saint-Julien-Beychevelle dans le Médoc, a mis au point des exosquelettes pour ses salariés. Autrement dit, des harnais faits d’élastiques et de ressorts, pour limiter les douleurs dorsales. « On a aujourd’hui trouvé un modèle plutôt adapté pour tous les vignerons et vigneronnes qui travaillent au quotidien dans les vignes », explique Benjamin Vimal, directeur technique du domaine. Avant la mise en place du label, « on ne communiquait pas forcément dessus, là ça nous a permis de communiquer un peu plus et de faire savoir aux salariés que c’était important pour eux ».

Renforcer les liens avec le territoire

Le CIVB espère que le label les poussera à voir encore plus large, notamment en termes de relations entre les exploitations viticoles et leur territoire« Ce qu’on dit à nos entreprises, c’est de participer à la vie de leur commune », détaille Marie-Catherine Dufour. « Ça peut être des choses toutes bêtes, comme faire des dons pour la kermesse de l’école ou bien sponsoriser le club de football du coin. Chacun peut trouver sa manière. Certes nous sommes des entreprises viticoles, mais nous restons des entreprises avant tout. »

En revanche, la transparence dans le fonctionnement des exploitations ou encore la traçabilité des produits ne sont pas considérés comme des critères déterminants dans l’attribution du nouveau label.

Au-delà des treize entreprises viticoles labellisées « Bordeaux Cultivons Demain », une centaine d’autres sont déjà engagées dans le processus de certification. Le CIVB se donne comme objectif d’atteindre les 2 000 entreprises labellisées en 2030 (sur 6 000 exploitations dans le Bordelais), avec 30% des volumes vendus certifiés.

Les entreprises déjà labellisées « Bordeaux Cultivons Demain » :

  • Castel Bordeaux à Blanquefort
  • Château de La Dauphine à Fronsac
  • Château de La Rivière à La Rivière
  • Château Lagrange à Saint-Julien-Beychevelle
  • Château Lapelletrie à Saint-Christophe-des-Bardes
  • Château Luchey-Halde à Mérignac
  • Grands Chais de France à Landiras
  • Jules Lebègue à Saint-Émilion
  • Maison Johanès Boubée à Beychac-et-Caillau
  • Famille Ducourt à Ladaux
  • Vignobles Rousseau à Abzac
  • Vignobles André Lurton
  • Château Rauzan-Ségla à Margaux-Cantenac